L’urbanisme, dominé par l’idéologie moderniste depuis les années 60, accorde encore trop souvent la priorité à la circulation automobile. Il néglige par le fait même la fonction de l’espace urbain comme lieu de rencontre et, a fortiori, espace de conversation démocratique.
A son apparition, la voiture n’était pas appréciée du fait des nombreux accidents qu’elle causait. C’est grâce à une communication demandant aux habitants de quitter les voies pour les laisser aux voitures, que peu à peu, l’automobile a pris possession de l’espace public. Les voiries ont ensuite été conçues de manière à faciliter le trajet de la voiture et les divers aménagements de la ville sont centrés autour de l’automobile. Seulement deux décennies ont suffit à enlever à la rue son statut d’espace démocratique.
Les citoyens des pays centrés autour de l’automobile ne voient plus les dangers de l’automobile. Ou peut être en ont-ils eu conscience, mais cette information est bien loin dans leurs esprits ; la voiture est tellement ancrée et enracinée dans la culture et la société actuelle. Symbole de réussite et de modernité, les habitants ont du mal à s’en passer, ils en sont dépendants.
Tout comme arrêter de fumer est un long combat, réduire la dépendance à la voiture et diminuer les espaces qui leur sont attribués dans nos villes est une lutte sur le long terme.
Ces temps longs permettent d’accompagner les habitants dans une transition de mobilités, en leur proposant des alternatives qualitatives.